Que dire du second tour des élections municipales ?
Au-delà du pays de Fayence, le second tour des élections municipales dans notre pays ne s’est pas montré avare d’enseignements.
Le premier est la poursuite des progrès de l’abstention, évidemment dopée en l’occurrence par le COVID, mais dans la lignée d’une tendance qui est continue depuis 1983. Une fraction de plus en plus importante du corps social se détourne du système de représentation classique et considère que le vote ne change plus rien. Il y a même à l’IFOP un acronyme pour désigner cette catégorie : les PRAF, littéralement « plus rien à foutre » (sic).
Le second est la poursuite d’une forme de dégagisme qui dévore tout sur son passage vote après vote. Tout se passe comme si nos concitoyens expérimentaient, échéance après échéance, des expressions politiques nouvelles, qu’ils ont trouvées dans le macronisme en 2017 avant de flirter avec le RN, LFI, puis les écologistes aux européennes puis au second tour des municipales.
Cette vogue environnementale est bien le troisième enseignement de ce scrutin. Elle répond bien entendu aux inquiétudes sanitaires et climatiques, mais sans doute aussi à la question de la crise de la représentation, et donc à la recherche de figures publiques plus pures, fraîches et innocentes. Reste à savoir comment les dégagistes vont résister au dégagisme : un acteur qui s’institutionnalise peut rapidement devenir un arroseur arrosé, car le mouvement qui l’a porté au pouvoir finit toujours par risquer de se retourner contre lui.
Ce billet plus « national » ne serait pas complet si je n’en profitais pas revenir au plan local pour saluer la constance de Jean Cayron, élu maire de Roquebrune-sur-Argens après avoir failli l’être déjà en 2014. Compagnon de route de Josette Mimouni, mon binôme conseiller départemental, il incarne dorénavant la transition vers la normalisation de cette commune au passé institutionnel sulfureux.