Municipales : à quand les seconds tours ?
Inédite à bien des égards, notre situation l’est aussi sur le plan institutionnel. En effet les conseils municipaux élus lors du premier tour du 15 mars ne sont pas encore « installés » : ils le seront aux dernières nouvelles entre le 2 et le 6 juin. Dans les communes où un second tour, qui n’a pas pu avoir lieu, est nécessaire, il y a deux hypothèses. La première hypothèse est celle d’un second tour le 21 juin, à partir des résultats du premier tour du 15 mars. La seconde hypothèse est celle d’un second tour fin Septembre ou début Octobre, mais qui devrait alors s’accompagner d’une remise à zéro avec un nouveau premier tour, et donc potentiellement de nouvelles listes et de nouveaux candidats ou des candidats en moins. La notion décisive est ici celle du pivot électoral : on considère dans ce cas que le laps de temps entre les deux tours défait l’unité du scrutin et qu’il faut tout refaire. Rien n’a donc vraiment changé depuis ma lettre du mois dernier, si ce n’est qu’il est possible que cette question soit tranchée avant le 23 mai, délai invoqué jusqu’ici.
Cela renvoie l’installation des conseils communautaires potentiellement jusqu’à la fin octobre, créant ainsi deux « fournées » d’élus dans ces conseils, ceux qui ont été élus en mars, et ceux qui l’auront été ou en juin, ou en octobre. Du coup, certains esprits considèrent que si le premier tour doit être refait pour les 5000 communes où le premier tour n’a pas tranché, alors il faut le refaire partout pour ne pas rompre l’égalité. Bien sûr, on compte parmi ces esprits des maires battus ou des candidats distancés, qui veulent croire que c’est leur électorat qui a été plus impacté que celui des autres par la peur de la contagion. Il faut s’attendre à des recours plus ou moins intéressés sur ce modèle. Si cela s’entend à la rigueur pour les communes où un premier tour conclusif mettait en lice plusieurs listes, c’est plus difficile à imaginer pour celles où il n’y avait qu’une seule liste en lice : la pandémie a pu influencer les esprits le 15 mars, mais ce n’est pas elle qui aura empêché des candidats de déposer leurs listes avant le 27 février qui était le délai de rigueur. On dira que je prends cette position parce qu’elle m’arrange bien, mais il n’en est rien : j’ai toujours considéré, et je l’ai écrit dans cette lettre (voir la lettre n°90 de mars dernier), qu’il aurait été bien préférable qu’il y ait plusieurs listes dans ma commune, sans considérer pour autant avoir la moindre responsabilité dans le fait qu’il n’y en ait pas eu.