L’eau en pays de Fayence, pour ne pas tomber dans le manichéisme
C’est le moment du bilan pour la société d’économie mixte des Sources de la Siagnole, dont je suis aujourd’hui le liquidateur après en avoir assuré la présidence depuis 2001.
En cette matière, c’est essentiellement le diagnostic de l’Agence de l’Eau qui dit les choses. Il est légitime que ce document soit accessible à tous et le lien ci-dessous permet d’y parvenir. Je voudrais, pour ce qui me concerne, saisir cette occasion pour réfuter un certain récit communautaire qui a cours aujourd’hui. Dans une récente intervention, notre collègue chargé de l’eau en pays de Fayence, le maire de Fayence Bernard Henry, distribuait les bons et les mauvais points pour conclure que les communes hostiles au transfert de l’eau et l’assainissement, et qui protestent aujourd’hui contre les hausses des tarifs, seraient de mauvais élèves qui se lamentent faute d’avoir su anticiper, pareilles en cela à la cigale de la fable. Comme en écho, l’association des usagers de l’eau, souvent proche des positions communautaires, expliquait par la voix d’un de ses cadres (sans s’encombrer de trop de nuances), que « les maires ont fait une gestion catastrophique de l’eau ». C’est de ce manichéisme, c’est-à-dire cette tendance à polariser un débat autour du Bien que l’on prétend incarner et du Mal que les autres représenteraient, que j’entends parler ici.
En effet, la lecture de ce rapport démontre bien que les choses sont moins simples. Par exemple, parmi les communes dont les réseaux avaient le moins bon rendement, certaines ont été favorables au transfert de la compétence et d’autres non. Parmi ce que je n’ose nommer les mauvais élèves (parce que je ne suis pas dans la stigmatisation), il y a des communes très favorables à ce transfert, comme par exemple celle du président de la Communauté. Inversement, il y aussi parmi les communes hostiles à ce transfert les communes dont le rendement du réseau était satisfaisant comme c’est par exemple le cas de la commune de Callian, deuxième sur neuf du classement en 2019 et troisième en 2020.
Pas question pour autant de céder à l’extrême inverse et de prétendre au contraire que le transfert a été pour les mauvais élèves une aubaine et un débarras, puisque par exemple la commune de Fayence, de loin la meilleure élève sur le sujet, était favorable à ce transfert. Profitons-en pour la complimenter en précisant d’ailleurs que son maire a fait bon accueil à ces remarques lorsque je les ai formulées sur le sujet en bureau communautaire.