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La ruralité vue sous l’angle de la question du lycée

Je me suis rendu le 17 octobre dernier à l’assemblée générale des maires ruraux du Var (AMRV), à Néoules. C’était peut-être pour la dernière fois, car les statuts de l’AMRV définissent les communes rurales par un seuil de population inférieur à 3500 habitants. Or, il est clair qu’avec la loi ALUR, la population de la commune de Callian a dépassé ce seuil, ce que le recensement prévu en janvier prochain ne manquera pas de confirmer. Il y a fort heureusement des dérogations dont l’existence même montre que la ruralité ne saurait simplement être définie par une quantité. Il existe en France des communes de 2000 habitants qui sont parfaitement urbaines au sens où elles sont prises dans une continuité d’habitation. A l’inverse, des habitants nombreux mais dispersé sur un territoire dont la couverture paysagère est très forte et où plus de 90 % des terres ne sont pas constructibles, ce territoire-là peut bien être défini comme un territoire rural : c’est le cas du pays de Fayence. 

J’ai souvent eu l’occasion de constater à quel point cette ruralité nombreuse était un véritable mouton à cinq pattes, une anomalie non perceptible et non perçue par les radars administratifs français. J’en ai encore eu ce jour-là la démonstration en questionnant Monsieur le Préfet sur le dossier du lycée. Même s’il est manifestement trop peuplé pour être rural, notre territoire est manifestement trop rural pour mériter un lycée. Il y a d’ailleurs dans beaucoup d’esprits un lien entre cette question du lycée et la question du point de passage entre le rural et l’urbain. Parmi les arguments des opposants locaux au lycée, il y a justement cette idée que l’arrivée d’un lycée nous ferait basculer irrémédiablement du rural vers l’urbain. Tout en respectant cet argument, je considère que l’égalité des chances pour nos 900 lycéens est une question plus aigüe que cette nomenclature. 

Quand j’ai rappelé à Monsieur le Préfet que nous étions dorénavant 31 000, et qu’il n’existait aucune ville en France avec ce nombre d’habitants sans lycée, le représentant de l’État a répondu que la population n’était pas le seul critère mais qu’il y avait aussi le nombre d’élèves. Chose amusante, puisque ni le ministre ni le recteur ni le sous-préfet, que j’ai tour à tour interrogés ne m’ont donné ce chiffre (entendez : ne l’ont officialisé puisque dans la pratique nous le connaissons fort bien). Et pour cause : quand ils reconnaitront enfin ce chiffre, la nécessité de la construction de ce lycée ne pourra plus être discutée par quiconque, ce qui ôtera à la Région l’alibi derrière lequel elle se réfugie et qui consiste à dire qu’elle a renoncé à ce projet du fait de l’hostilité de l’État. Dans ce contexte, je me réjouis de la nouvelle pétition qui vient d’être lancée car seule l’obstination de la société civile finira un jour, car c’est inéluctable, par emporter le morceau. 

https://www.change.org/p/renaud-muselier-pr%C3%A9sident-de-la-r%C3%A9gion-sud-paca-pour-un-lyc%C3%A9e-en-pays-de-fayence?recruiter=767482255&utm_source=share_petition&utm_medium=facebook&utm_campaign=psf_combo_share_abi&utm_term=share_petition&recruited_by_id=4a008480-89c5-11e7-ae11-c9ec33324bc4