Humeur : Le Lycée, on peut toujours tomber plus bas
En marge de la visite du premier ministre et du ministre de l’Education Nationale au lycée du Val d’Argens au Muy, vendredi 30/8 dernier, la Région a annoncé sa décision du choix de la commune de Gonfaron pour la construction d’un lycée du Centre Var, sans un mot pour le nôtre. On peut certes se réjouir pour les habitants de ce bassin de vie de cette nouvelle, mais peut-être aussi leur rappeler ce qui nous est arrivé à Montauroux, avec une belle annonce du même genre en 2017, et une disparition pure et simple du projet l’année d’après. Je remarque qu’à cette occasion l’Etat a justifié cette décision de la Région au motif qu’il y aurait 900 élèves là-bas en 2023. Mais nous en avons déjà autant en pays de Fayence en 2019 ! J’ai donc pris la plume (enfin plutôt le clavier) pour écrire à M.Blanquer, et lui dire notamment que « les élus de mon secteur perçoivent comme un certain flou dans le langage de vos services déconcentrés en matière d’effectifs potentiels des lycées à construire. En effet, le recteur de l’Académie a indiqué à la presse locale que la construction d’un lycée a Gonfaron était justifié par un dénouement potentiel de 900 élèves en 2023. Dans ces conditions, nous nous étonnons qu’avec au moins 870 lycéens recensés dès 2019, le projet de lycée de Montauroux, annoncé puis retardé par la Région ne bénéficie pas d’une priorité sur ce critère.
Nous comprenons encore moins pourquoi en mars de l’an dernier, vos services nous avaient indiqué à Marseille, qu’à leur connaissance, le gisement potentiel de notre lycée n’était qu’entre 500 et 600 élèves, alors que nous leur fournissions la preuve que nous en transportions déjà 850, et ce sans compter le gisement complémentaire représenté par les lycéens de l’ouest des Alpes-Maritimes (communes de l’ancien canton de Saint Vallier).
Dans ces conditions, il nous est difficile de résister à la tentation de considérer que les chiffres annoncés par l’Etat relèvent du recensement quand il s’agit du Centre Var, et d’une très pessimiste approximation quand il s’agit de l’Est Var. Raisonnement d’autant plus tentateur que la Région ne manque pas, lorsque son renoncement au lycée de Montauroux lui est reproché, de s’appuyer justement sur les réserves des services de l’Etat”
J’ai aussi communiqué sur ce point sur les réseaux sociaux, et je regrette d’avoir été jusqu’ici le seul à manifester une position sur ce point. Je regrette encore plus l’attitude de ceux qui trouvent ma prise de position trop forte, quand il s’agit de ceux-là même qui mentent sans vergogne sur l’attitude de nos partenaires voisins. Aurions-nous quelque chose à espérer à faire profil bas ? Non, parce qu’il n’y a aucune raison d’arrêter de maltraiter ceux qui en plus ne s’en plaignent pas. Je ne jette d’ailleurs pas l’anathème sur la Région, dont j’ai salué dans mon bulletin cantonal le concours à l’arrivée de la fibre sur notre territoire. Mais pour autant, il n’est pas question de me mettre à me taire sur le dossier du lycée : je défends mon territoire et je dis ce que je pense, comme je l’ai toujours fait, et comme je le ferai jusqu’au bout de mon parcours public.