Fontsante : une campagne de dénigrement qui cache une manœuvre de diversion
Un bon moyen de connaître le crédit accordé par quiconque à ses propres arguments, c’est de tester ses dispositions au débat contradictoire. En l’espèce, il est constant que cette dimension contradictoire a toujours été fuie par le maire des Adrets et son premier cercle. Lorsqu’ils organisent des réunions publiques, il ne leur vient pas à l’idée d’inviter le porteur du projet à s’expliquer. Lorsqu’ils sont invités au comité de pilotage, c’est-à-dire à chaque fois, ils y pratiquent la politique de la chaise vide. C’est qu’il n’est plus question de discuter, mais, au contraire, de parvenir à ranger le plus vite possible chacun et chacune dans une case hermétique, afin de s’épargner les désagréments d’un débat contradictoire. Il y a d’un côté les pollueurs cupides (Suez et Cavallier), et de l’autre les sauveurs du lac et de l’environnement. Si l’on y regardait de plus près, on verrait pourtant bien aux Adrets quelques problèmes environnementaux à régler, comme par exemple une station d’épuration largement défaillante depuis des années, comme aussi la présence d’une déchetterie communale en plein périmètre de protection rapprochée du lac, et qui est, car plus c’est gros plus ça passe, l’un des lieux d’implantation des célèbres banderoles « Sauvons le Lac ».
La bonne question à se poser est de savoir pourquoi un sujet au long cours qui n’a aucune actualité propre vient au centre de l’attention générale par la volonté de quelques-uns. A qui cela profite-t-il ? On peut bien là-dessus, puisque le complotisme est à la mode, aller chercher loin, comme du côté par exemple du lobbying de toutes les forces économiques (et il y en a) qui auraient quelque chose à craindre de ce projet. Mais il n’est sans doute pas besoin d’aller aussi loin : je me contente de ceux qui ont besoin de ce dossier comme d’un banal instrument de diversion. Entretenir ce scandale permanent autour de Fontsante n’est jamais qu’un moyen de créer l’union sacrée autour du maire-candidat des Adrets, et un écran de fumée destiné à empêcher les électeurs des Adrets de voir qu’il y a d’autres dossiers, d’autres problèmes, et à décourager les candidatures alternatives. Jusqu’à quel point chacun sera-t-il dupe ? Les initiateurs de cette campagne font peut-être un investissement moins rentable sur le long terme que sur le court terme en pariant si cyniquement sur la crédulité de leurs concitoyens.
Celles et ceux qui aiment bien avoir par principe plusieurs sons de cloche peuvent prendre connaissance ci-dessus du flyer distribué par le porteur de projet.