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Le coronavirus en pays de Fayence

En pays de Fayence, c’est le groupement des personnels de santé (GAPS) qui coordonne l’aspect médical de la lutte. Ce groupement a fait, comme c’est le cas au niveau national avec les chiffres de la fin de journée, le choix de communiquer avec transparence, et j’espère que cela se poursuivra. Le culte du secret, qui conduit ou bien à croire que personne n’est malade et qu’il n’y a plus de raison de prendre de précautions, ou bien au contraire à imaginer que les autorités « cachent » un grand nombre de décès, est le piège parfait de ce type de périodes. 

Dans le dernier communiqué, daté du 28 mars, il était fait état d’une augmentation du nombre de patients présentant les symptômes du COVID-19 ainsi qu’une augmentation de la sévérité de ces symptômes : 180 nouveaux cas ont été comptabilisés, répartis comme suit : 173 cas légers, 2 cas sévères, 5 cas critiques hospitalisés. Au 2 avril, une cinquantaine de cas venaient s’y ajouter. Un décès est intervenu à l’EHPAD de Tourrettes sans qu’il ait été possible de formaliser le lien avec le COVID-19.

Deux autres initiatives ont été prises : la mise en place de deux centres de consultation dédiés, un à la salle de la Fontaine à Montauroux et l’autre au gymnase de Fayence. Ces deux centres sont mis en place à titre préventif, prêts à être ouverts, sur décision de l’Agence Régionale de Santé, en cas de besoin : souhaitons qu’ils n’aient jamais à ouvrir ! L’autre est la cellule de soutien psychologique, dite cellule d’écoute. Cette plateforme est accessible par un numéro unique : 04 65 03 06 63. On ne peut que remercier les bénévoles nombreux grâce auxquels cette cellule fonctionne en ces temps anxiogènes. 

Chloroquine, la polémique symbole

La polémique en cours sur la pertinence de l’usage thérapeutique de la chloroquine contre le virus COVID-19 est bien révélatrice des maux de notre temps. Elle cristallise notamment ce fléau du moment que sont les tentations complotistes, déjà très présentes dans la phraséologie du mouvement des Gilets Jaunes. Ainsi certains des supporters de la chloroquine n’hésitent-ils pas à voir dans la réticence de nos gouvernants à en généraliser l’usage le résultat d’un complot des lobbys pharmaceutiques, avec si possible l’implication de conjoints de ministres. Passons sur cet aspect des choses, et aussi sur la démarche assez démagogique qui conduit certains leaders régionaux à instrumentaliser la personne du « druide » marseillais Raoult pour surfer sur l’anti-parisianisme et redorer leurs blasons en vue des élections régionales : je précise tout de même que je ne demande pas mieux qu’il ait raison ! 

Quand une décision politique porte sur un problème dont les données sont scientifiques, la raison veut que les décideurs s’en remettent à la communauté scientifique, parce que cette dernière est censée être capable de substituer les faits (qui sont univoques) aux opinions (qui sont diverses). Or en l’espèce les savants ne sont pas d’accord entre eux, et la question devient alors : qui croire ? Réfréner l’usage de la chloroquine en raison de l’insuffisance des protocoles de test, ou la prescrire massivement quitte à ce qu’il y ait des victimes par effets secondaires ? Si la maison brûle, se saisir du premier liquide qui nous tombe sous la main, même si c’est de l’alcool ? Comme notre monde, la médecine est complexe et s’adapte en permanence, au point qu’il est de plus en plus complexe de s’en remettre à la parole scientifique, en voie d’être aussi démonétisée que les autres discours institutionnels : chacun va voir (encore plus) de vilains lobbys partout. 

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L’épreuve morale du confinement et le terreau de l’indiscipline

En vigueur depuis deux semaines, le confinement va certainement se poursuivre encore pour plusieurs autres. C’est une épreuve économique et morale redoutable, que nous percevons peut-être moins en pays de Fayence, où l’habitat est dispersé, ce qui peut nous faire oublier qu’il y a aussi des familles nombreuses confinées les unes sur les autres dans de petits espaces, et que parfois des tensions conjugales ou familiales insupportables en résultent. Cette difficulté est renforcée par l’incertitude ambiante qui est générale : c’est une chose d’attendre en pouvant se projeter sur un terme, que d’attendre sans savoir combien de temps on attendra. En même temps, et comme nous ne sommes pas en Chine, la manière dont le pouvoir gère la crise correspond à une société où des contre-pouvoirs existent et doivent être ménagés, ce qui se traduit par une gradation très progressive des mesures de confinement, en consultation des uns et des autres (scientifiques, représentation nationale, etc..).

Même dans des territoires plutôt calmes comme le nôtre, on constate une réticence de fond à obéir à des injonctions venues d’en haut. Cela ne fait qu’amplifier ce qui se creuse depuis quinze ou vingt ans, à savoir la dé-légitimation de la parole publique. Ce phénomène qui trouve un catalyseur, pour ne pas dire un terreau, dans les réseaux sociaux où tout avis personnel est supposé représenter une expertise. Le paradoxe le plus intéressant dans tout cela est que les contestataires les plus virulents sont aussi ceux qui sont le mieux disposés à l’idée d’un régime autoritaire. On le voyait très bien avec les Gilets Jaunes, mouvement qui portait une revendication forte d’horizontalité, mais qui en même temps, en se cristallisant sur le Président, l’érigeait en monarque républicain et vertical. La même chose se produit aujourd’hui avec la demande d’un Etat protecteur, régulateur, voire protectionniste. C’est la double pulsion française : la promotion très forte de la liberté individuelle, et en même temps le recours à une structure protectrice ou à un leader providentiel. 

Le monde d’après ?

La crise que nous traversons est historique, elle aura peut-être été à notre époque ce que le tremblement de terre de Lisbonne avait été au siècle des Lumières, c’est-à-dire un point d’inflexion de la culture et de la civilisation. Comment imaginer le monde d’après ? Il y a sans doute deux familles de réponses à cette question. La première consiste à se référer à ce qui s’est passé après les pires moments de notre histoire : après la première guerre mondiale, les années folles, après la seconde guerre mondiale ; les trente glorieuses. Après la grande récession, un pic de croissance. C’est l’idée que le besoin de vivre, d’aimer, de consommer, sera une frénésie libératrice. Mais cela ne peut se faire sans que quelques leçons soient tirées de ce qui se passe aujourd’hui, ne serait-ce que dans ce constat simple : nous ne pouvons faire fabriquer médicaments et masques qu’en Inde ou en Chine. C’est le point de départ d’une seconde famille de réponses. 

Les épidémies ont toujours, dans l’histoire, provoqué des réflexions collectives de fond, et ce sera à l’évidence le cas de celle-ci, qui interroge évidemment le point de développement du libéralisme et de sa financiarisation. Cette crise ne sera pas une simple parenthèse à refermer, elle nous met en alerte sur l’état du monde. Le passage d’un monde hyper-mobile à un blocage total fonctionne comme une sidération, qui remet brutalement en lumière le besoin de services publics, et qui remet en question l’interdépendance planétaire. Modes de consommation, de production, changement climatique : la mondialisation est à un tournant. Seule une crise de la nature de celle que nous traversons peut mobiliser les Etats au point de réguler un peu les chaînes de production internationale. Et c’est un libéral qui le dit…

L’intercommunalité, la grande absente des débats publics

Ce changement que j’appelle de mes vœux repose sur une condition : c’est que l’avenir de la communauté devienne une question de projet au lieu de rester une question de personnes, et que l’élection communautaire soit un débat d’idées et de visions et non une intrigue de conclave. Cela parait évident à l’heure où le législateur a voulu donner au fait communautaire une importance telle que l’intercommunalité influe peut-être déjà plus sur le quotidien de chacun que ne le fait sa commune de résidence. 

Dans ces conditions, on s’attendrait à ce que chacun des candidats à l’élection municipale présente et détaille sa vision de l’intercommunalité. La perplexité est alors vive quand on lit parfois des prospectus entiers sans même que la question ne soit abordée, ou bien alors seulement sur le mode du « wait and see » : on verra bien qui sera là pour en discuter, et ce sera reparti pour l’habituelle intrigue de personnes. 

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Intercommunalité : après eux, le déluge !

Le coup de force de la gouvernance communautaire de la mi-juillet dernier en était le premier symptôme : il y a au Mas de Tassy des esprits si certains de détenir la vérité et en même temps si peu sûrs de leur capacité à capter les suffrages de leurs concitoyens (paradoxe qui devrait les intriguer), que rien n’est plus urgent pour eux que de graver dans le marbre le plus de dispositions possibles avant les échéances des 15 et 22 mars. Compte tenu du nombre de maires ne se représentant pas, et des risques qui pèsent sur certains de ceux qui se représentent, c’est là un défi à la prudence, au bon sens, et à l’élégance démocratique la plus élémentaire. 

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Municipales : pour débattre quand même

J’ai recensé un peu plus haut certains inconvénients de la configuration d’une élection municipale à candidature unique. Sans projet alternatif, c’est en effet une occasion de débat contradictoire qui serait manquée. La liste que je conduis, « Callian 2020 », n’a pas souhaité que cette absence de liste d’opposition escamote le débat. Les circonstances qui ont entouré notre première réunion publique, tenue le 13 février dernier, avec l’intervention de militants et d’associatifs extérieurs à la commune, nous y ont paradoxalement aidés. Chacun a bien vu que l’interpellation, les questions directes ou critiques n’étaient pas indésirables (ce qui n’a pas étonné ceux qui connaissent ma pratique quotidienne des échanges sur les réseaux sociaux), et la qualité du débat a fait honneur à l’exercice. Dorénavant sans concurrent, ce qui n’est avéré que depuis le 27 février dernier, nous poursuivons notre campagne dans le même esprit, là où d’autres considèreraient sans doute qu’il n’est plus besoin de rien faire. Ainsi, nous donnerons ce vendredi 6 mars une nouvelle réunion publique dans la plaine de Callian, au centre Agora, où la part belle sera donnée, non pas à un monologue du candidat tête de liste, mais au jeu des questions-réponses sans aucune exclusive. 

Municipales en pays de Fayence, des situations disparates

La période de dépôt des listes ayant pris fin, toutes les listes candidates à l’élection municipale dans les communes du pays de Fayence sont désormais connues. Il existe en gros deux sortes de cas de figure. Le premier cas de figure est celui des communes dont les maires ne se représentent pas : sans surprise, ce sont les élections qui s’annoncent les plus disputées, en tous cas sur le plan du nombre de listes, 5 à Bagnols, 4 à Fayence et 3 à Tanneron. Mons, dont le maire ne se représente pas non plus, est un cas particulier dans la mesure où le mode de scrutin permet encore le panachage et donc des listes partielles de dernière minute. Le second cas de figure est celui des communes dont le maire se représente, ou bien avec un concurrent (Montauroux, Saint Paul et Seillans) ou bien sans, comme c’est le cas à Callian et à Tourrettes. 

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Actualité : Fontsante, des clés pour décrypter l’opération de dénigrement

Depuis à présent sept semaines, une campagne soigneusement planifiée de dénigrement systématique du projet Fontsante a été déclenchée par des instigateurs qui ne sont pas tous visibles, et dont très peu vivent sur le territoire qu’ils prétendent venir régenter. Cette campagne se fonde sur le matraquage d’une équation simple : Fontsante = Cavallier = Suez = pollution. J’ai déjà eu l’occasion (voir ici : https://www.francoiscavallier.com/actualite-fontsante-une-actualite-artificielle/ ) de rappeler ce qu’il en est de la réalité du portage du projet, malgré quelques crises d’amnésie survenues depuis et sur lesquelles je reviens plus loin à propos du SCOT*. 

*SCOT : schéma de cohérence territoriale

Fontsante : une campagne de dénigrement qui cache une manœuvre de diversion

Un bon moyen de connaître le crédit accordé par quiconque à ses propres arguments, c’est de tester ses dispositions au débat contradictoire. En l’espèce, il est constant que cette dimension contradictoire a toujours été fuie par le maire des Adrets et son premier cercle. Lorsqu’ils organisent des réunions publiques, il ne leur vient pas à l’idée d’inviter le porteur du projet à s’expliquer. Lorsqu’ils sont invités au comité de pilotage, c’est-à-dire à chaque fois, ils y pratiquent la politique de la chaise vide. C’est qu’il n’est plus question de discuter, mais, au contraire, de parvenir à ranger le plus vite possible chacun et chacune dans une case hermétique, afin de s’épargner les désagréments d’un débat contradictoire. Il y a d’un côté les pollueurs cupides (Suez et Cavallier), et de l’autre les sauveurs du lac et de l’environnement. Si l’on y regardait de plus près, on verrait pourtant bien aux Adrets quelques problèmes environnementaux à régler, comme par exemple une station d’épuration largement défaillante depuis des années, comme aussi la présence d’une déchetterie communale en plein périmètre de protection rapprochée du lac, et qui est, car plus c’est gros plus ça passe, l’un des lieux d’implantation des célèbres banderoles « Sauvons le Lac ». 

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