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Fontsante : à n’y plus rien comprendre

Il reste encore un peu d’actualité au dossier Fontsante, mais cette actualité est devenue très unilatérale, puisque la commune de Callian n’y prend plus aucune part depuis qu’elle a annoncé qu’elle mettrait un terme à la promesse de bail consentie pour le projet.

De son côté, et malgré cela, le lauréat de l’appel à projet initial, un groupement principalement composé par SUEZ, entend aller jusqu’au bout de l’instruction par les services de l’Etat de la seconde version de son projet ValorPole. Il semble que ces services aient accordé un délai de six mois au porteur de projet pour compléter son dossier. C’est évidemment parce que cette instruction tarde à se conclure que les opposants au projet s’inquiètent et renouent avec l’action militante, en vue de peser sur son dénouement. On ne sait trop si chacun se souvient que même si le résultat de l’instruction devait se révéler positif, c’est le propriétaire foncier, c’est-à-dire la commune de Callian, qui aura le dernier mot, et qu’elle a déjà acté le dénouement qu’elle donnera au dossier en pareil cas. Alors pourquoi en est-il encore question ? Parce qu’il y a du double jeu qui trouble le tableau.

En effet, du côté notamment de certaines communes avoisinantes, ceux qui ont lutté publiquement contre le projet en 2020 pour surfer sur son impopularité, et ceux qui cherchent aujourd’hui à le sauver des eaux sont parfois (voire souvent) les mêmes. C’est que, conscients malgré tout de la nécessité qu’un tel projet aurait pu revêtir, ceux-là poussent l’indécence jusqu’à continuer à s’opposer publiquement au projet tout en souhaitant en privé le voir aboutir. Ou bien, comme le résume à merveille une certaine collectivité : « on est techniquement pour et politiquement contre ». Nombreux sont aujourd’hui ceux qui prient en sourdine pour que le projet aboutisse en dépit d’eux-mêmes. C’est ce double jeu qui fait craindre aux vrais opposants, ceux qui ont été contre depuis le début, que des revirements soient encore possibles. Tour cela ne contribue pas à donner des politiques une image bien reluisante. Ou bien ce projet était nécessaire, et il fallait avoir le courage de le dire en temps utile. Ou bien il ne l’était pas, et rien ne sert de continuer à faire peur.

Mais pendant ce temps, le spectacle continue…

Hausse de la fiscalité communautaire : une facilité coupable ?

Lors de la dernière séance du conseil communautaire, l’exécutif a proposé une hausse du taux de foncier bâti de 2,18 % à 2,53 %. Cette hausse a été adoptée à la majorité, des voix s’étant exprimées contre, dont celles de la commune de Callian. A vrai dire, on se demande même comment une communauté, qui n’est pas une collectivité parce que son président n’est pas issu du suffrage universel, peut avoir le droit de lever l’impôt.

En tous cas, on ne peut que regretter une telle mesure dans un contexte d’inflation durable, même s’il faut reconnaître que cette inflation impacte évidemment aussi la communauté elle-même. Le nombre de familles que la conjoncture a mis en difficulté me semble avoir été sous-estimé dans la discussion préalable. Je passe sur l’argument qui m’a été opposé, typique d’une certaine gauche radicale malheureusement sur-représentée dans nos instances locales : le niveau socio-économique du pays de Fayence est plus élevé que la moyenne, donc « les gens peuvent bien payer ». Quand bien même les ménages en difficulté seraient un peu moins nombreux qu’ailleurs, cela ne saurait justifier qu’on augmente la pression fiscale qui s’exerce sur eux.

On ne peut que regretter aussi la présentation qui en a été faite, comme si le choix ne pouvait se faire qu’entre augmenter les impôts ou augmenter l’endettement. Il y avait une troisième solution, qui aurait consisté à réfléchir à diminuer les dépenses. Ne pas explorer cette voie est une solution de facilité. Est-il raisonnable de continuer à empiler les compétences facultatives et optionnelles, à l’heure où le retour sur le socle des compétences obligatoires est la tendance nationale ? Est-il souhaitable pour notre communauté de dépasser la barre des 200 (!) fonctionnaires territoriaux alors même que le nombre d’emplois publics ayant disparu toutes communes membres cumulées est certainement inférieur au dixième de ce nombre ? Est-il raisonnable enfin de continuer à abonder le budget de l’office du tourisme intercommunal, déjà largement empli de cette ressource affectée qu’est le produit de la taxe de séjour, à hauteur d’une subvention de plus de 300 000 euros ?

Enfin, le risque existe que cette hausse se cumule avec une éventuelle hausse des impôts nationaux, actuellement en débat au sein de la majorité présidentielle. Si la question se pose, c’est qu’il faut évidemment amortir le coût des mesures qui nous ont protégés des grandes crises passées ou en cours : le COVID et le « quoi qu’il en coûte », mais aussi la crise de l’inflation et ses boucliers, ainsi que la guerre en Ukraine. La piste évoquée est celle d’une contribution acquittée par l’ensemble des habitants, ce qui ressemble furieusement à la défunte taxe d’habitation. Valait-il la peine de supprimer cette taxe d’habitation si c’est pour se poser la question six ans plus tard de recréer un impôt résidentiel ?

La bureaucratie : un mal français qui est aussi un mal local

Le constat de la lourdeur et de la lenteur des administrations dans notre pays n’a rien de nouveau. Certes, l’état de droit a ses exigences. Mais jusqu’où peut-on accepter que la contrepartie des droits et des prestations du modèle social français soit un tel contrôle exercé par notre Etat redistributeur ? Cette défiance vis-à-vis du citoyen est largement l’héritage du tournant jacobin des années révolutionnaires. Centralisateur, égalitariste, notre Etat s’est ingénié à vouloir appliquer partout les mêmes règles, jusqu’au moment où les moyens de le faire ont commencé à lui manquer : c’est l’arrivée de la décentralisation il y a quarante ans, qui n’a en rien amenuisé les dispositions de l’Etat jacobin. Et il n’y a pas lieu d’en blâmer les uns plutôt que les autres. Comme le disait Hannah Arendt, « la domination à travers l’anonymat de la bureaucratie n’est pas moins despotique du fait que « personne » ne l’exerce ; au contraire, elle est encore plus effroyable ». Si nous n’étions tous plus ou moins persuadés que chaque « choc de la simplification » ne génère finalement que des complications supplémentaires, il y aurait de quoi se réjouir des réformes prévues sur ce point par le ministre de l’Economie et des Finances, avec notamment la suppression des fameux Cerfa.

Or le temps presse.

D’abord, parce que l’exaspération citoyenne monte. Quand il faut remplir trois formulaires pour installer une clôture, il se trouve de moins en moins de monde pour demander l’autorisation, et ceux qui la demandent ne comprennent pas pourquoi on n’empêche pas ceux qui font les choses sans rien dire de les faire. De là à conclure que rien de ce qui vient d’en haut n’est cohérent ni crédible, il n’y a plus qu’un petit pas, vite franchi. L’image de l’état de droit et de la République s’en trouvent considérablement altérée.

Le temps presse ensuite pour des raisons touchant à l’efficacité de l’action publique. La pulsion technocratique centralisatrice n’a voulu réformer le monde institutionnel qu’en créant des entités de plus en plus grandes, selon le culte du « big is beautiful » : des régions agrandies, des intercommunalités XXL, qui ne peuvent être pilotées que par des experts chevronnés. De même, la réglementation en général et les réformes en particulier ont atteint un point de complexité technique qui fait qu’à peu près plus personne ne peut les comprendre. Nous avons donc besoin d’élus experts, ce qu’ils ne sont pas souvent, ou, à défaut, d’experts comme intermédiaires, rôles que jouent les directeurs des collectivités et des EPCI. Se crée ainsi, à chacun de ces échelons, une petite technocratie interne qui ne tarde pas à dominer de la tête et des épaules des élus qui ne comprennent plus leur jargon. Ce devrait être au politique de parler la langue du citoyen : à défaut, les citoyens et leurs représentants passent entre les mains des experts.

Jusque chez nous, il devient chaque jour plus évident que la construction et la structuration de cette technocratie sont au cœur du projet communautaire lui-même. Il ne s’agit pas en l’espèce de blâmer les fonctionnaires ainsi investis du pouvoir : ils font leur travail, et ce n’est pas leur faute si la place leur est laissée libre par ceux qui devraient l’occuper. Mais le résultat de ces habitudes qui s’enhardissent est là. On en veut pour exemple la gestion des épisodes dits de turbidité de l’eau. En effet, là où on pourrait penser que le président concerte les autres maires pour qu’ensemble ils prennent ou non la décision de publier que l’eau est réputée non potable et de distribuer des bouteilles, les choses ne se passent pas ainsi. Directement, et passant par-dessus les maires, l’administration communautaire considère que la mesure qu’elle fait de la turbidité vaut décision politique, et communique par voie de SMS en s’adressant directement aux administrés, sans demander aux communes ce qu’elles en pensent. C’est bien dommage : on s’apercevrait peut-être en raisonnant différemment qu’à force de sonner l’alerte à chaque goutte de pluie, plus personne bientôt ne tiendra compte des alertes, ce qui va exactement à l’encontre de l’objectif recherché.

Une guerre picrocholine

Les grands problèmes ont souvent de petites origines. En l’occurrence, il semble que ce soit un désaccord anecdotique sur le nouveau nom de l’intercommunalité de Fréjus et Saint Raphaël, la CAVEM (communauté d’agglomération Var Esterel Méditerrannée) devenue ECAA (Esterel Côte d’Azur Agglomération), qui ait fait démarrer la boule de neige. Ainsi voilà notre communauté de communes fâchée avec la communauté d’agglomération voisine. Au passage, nos collaborations dans le domaine du tourisme puis de la culture ont fait les frais de son passage. Petite cause, grands effets, puisqu’à présent, c’est sur les questions de gestion de l’eau et des déchets que le conflit menace.

C’est ce dernier point qui fait l’actualité, puisque la communauté a décidé à la majorité de demander, pour la troisième fois, son retrait du SMIDDEV, le syndicat mixte du développement durable de l’Est Var, qui est l’organe par lequel nos voisins littoraux traitent leurs déchets. Seule la commune de Bagnols-en-Forêt en était membre à vrai dire, mais ce problème concerne désormais notre communauté parce que c’est elle qui siège au SMIDDEV pour représenter Bagnols depuis qu’elle a repris la compétence des déchets.

Au-delà de l’escalade de la susceptibilité territoriale, dont les coups de menton de cour d’école peuvent prêter à sourire, ce conflit a pour racine profonde une divergence de méthode. ECAA a choisi, pour valoriser ses déchets et n’en enfouir que la part dite ultime, la méthode classique de l’usine de tri à laquelle, pour envenimer encore les choses, notre communauté avait en son temps promis de s’agréger. Or depuis, cette même CCPF a choisi de son côté une autre méthode de réduction des déchets ultimes, celle de la redevance incitative. C’est une voie ambitieuse qui mérite, pour le coup, d’être considérée avec plus de respect que ne lui en vouent certains des défenseurs de l’usine de tri. Dans le même temps, cette voie ne justifie pas non plus les leçons de vertu que certains de ses défenseurs brandissent, dans des élans qui font parfois penser à Robespierre ou à Saint-Just. En réalité le tri après collecte et l’incitation au tri poursuivent le même objectif, et ces deux méthodes pourraient aussi très bien s’ajouter l’une à l’autre.

Toujours sur sa lancée de patriotisme territorial et de fuite en avant, la majorité communautaire commence à s’entraîner à un refrain qui pourrait peut-être constituer la petite musique de fond de la campagne de tel ou tel de ses animateurs dans deux ans. Après la peur pour l’eau (« on va perdre la Siagnole » ; « Suez va polluer le lac »), voici venir la peur du grand méchant loup du littoral : « Fréjus et Saint-Raphaël veulent nous absorber », ce qui permettra de faire passer les maires qui ne partagent pas la position communautaire pour les chevaux de Troie de l’ennemi… Or, il est parfaitement possible de défendre le périmètre communautaire actuel, qui est très pertinent comme il est, sans pour autant renoncer à l’idée de relations pacifiques et fructueuses avec nos voisins, comme celles que nous avons par exemple aujourd’hui avec l’intercommunalité cannoise.

Dates des vœux en pays de Fayence

Mardi 9 janvier à 18h30 : Tanneron

Vendredi 12 janvier à 18h30 : Callian

Samedi 13 janvier à 11h30 : Tourrettes

Samedi 13 janvier à 18h : Montauroux

Vendredi 19 janvier à 19h : Fayence

Samedi 20 janvier à 11h : Bagnols en Forêt

Samedi 20 janvier à 18h30 :  St Paul en Forêt

Vendredi 26 janvier à 18H : Seillans

Samedi 27 janvier à 11h : Mons

Environnement et injonctions contradictoires

En ce moment se déroulent des travaux visant à doter notre centre village d’un nouveau parking de 40 places au quartier Saint-Roch, et ce en attendant mieux avec les possibilités offertes par l’acquisition de la propriété du Pradon. Ces initiatives correspondent, de la façon la plus évidente, à une nécessité : il suffit d’arriver en voiture au centre du village un peu tard dans la journée et notamment l’été, pour s’en apercevoir. D’ailleurs, la publication de ces nouvelles sur les réseaux sociaux à fait l’objet d’un large consensus.

Mais, signe des temps, et comme il est naturel dans la pluralité démocratique, d’autres voix se font aussi entendre, pour regretter l’artificialisation des sols ou pour nous reprocher d’encourager l’usage de la voiture qui serait un objet du passé. C’est un débat que je prends très au sérieux, notamment pour avoir vu comment le mouvement des gilets jaunes est né de la limitation de la vitesse à 80km/h sur les routes départementales.

Dans notre ruralité, la voiture n’est pas une option mais, en l’attente de pistes cyclables le long de la RD 562, le seul moyen de transport possible. La façon dont cette ruralité s’est développée a tenu à la fois à des doctrines de l’État, qui a voulu, après la guerre, étaler l’urbanisation dans les campagnes, puis depuis 20 ans se mettre à densifier ce qui avait été ainsi urbanisé. Le second facteur de cette évolution est sociologique : le rêve pavillonnaire est celui de 85% des Français. Il convient donc d’être mesuré au moment de se laisser aller à désigner ces habitants dépendants de la voiture comme boucs émissaires d’une transition écologique venue d’en haut. Sinon, il faudra éviter de s’étonner du progrès des votes extrêmes parmi cette population désignée depuis Paris comme retardataire, anachronique et de seconde zone. On a construit depuis des décennies des configurations urbanistiques dans lesquelles la voiture est indispensable, mais dorénavant il faudrait ne plus l’utiliser : c’est la grande injonction contradictoire de l’aménagement du territoire. C’est le même spectacle que celui qui nous est donné par la polémique sur l’autoroute Toulouse-Castres, menée par des esprits parisiens auxquels les réalités pratiques du Tarn semblent échapper. Cela ne signifie évidemment en rien que la transition écologique est quantité négligeable, ni qu’elle n’a pas de sens à Callian, qui est depuis plus de dix ans une commune à énergie positive, qui met en ce moment la dernière main à un plan local d’urbanisme dans lequel aucun terrain non constructible ne va devenir constructible, et qui a choisi pour sa nouvelle école un terrain déjà artificialisé et non un terrain naturel. Mais restons dans la réalité, et ne faisons pas non plus comme si le métro et le tramway étaient pour demain dans nos territoires.

Classement PISA : une triste dégringolade pour la France

L’acronyme PISA désigne le programme international pour le suivi des acquis des élèves. Ce programme piloté par l’OCDE publie périodiquement un classement international qui mesure tous les trois ans le niveau des élèves. Septième puissance mondiale, la France émarge désormais à la 23ème place de ce classement, avec notamment une dégringolade spectaculaire du niveau en mathématiques. Ni le maire que je suis, ni l’enseignant que j’ai été ne peuvent rester indifférents à ces résultats qui sont tout sauf anecdotiques.

On voit en effet se déployer depuis les années 80 dans l’éducation nationale les métastases d’un cancer idéologique démagogique et victimisant, qui a voulu considérer la réussite comme une provocation sociale. Exit le modèle républicain de l’inscription dans la communauté nationale par le travail et le mérite tel qu’il était initié par Jules Ferry. Place dorénavant à la massification, qui a voulu porter 80% d’une tranche d’âge au baccalauréat. Cette noble ambition ne s’est pas traduite par la hausse du niveau des élèves mais au contraire par le galvaudage d’un diplôme qui dorénavant ne signifie plus grand-chose.

Si l’on ajoute à cela la fameuse méthode globale de lecture, véritable carnage de l’apprentissage de la compréhension de l’écrit, et plus récemment, après le culte des écrans, toutes les formes du wokisme notamment porté par un récent ministre de l’Éducation nationale (si conscient de son échec absolu qu’il avait inscrit ses enfants à la très privée et élitiste école alsacienne…), la mesure est comble. Devant ce triste spectacle, il faut bien répéter que l’école est faite pour apprendre à lire, écrire et compter, et qu’elle doit redevenir à tout prix la grande priorité nationale. Pour ce qui nous concerne, nous nous attachons à mettre en œuvre cette priorité depuis 30 ans, comme en témoigne encore le projet de nouvelle école.

Gratuité du transport scolaire : mode d’emploi

Il y a bien souvent malentendu autour de la définition de la notion de la gratuité dans le débat public. A première vue, on pourrait croire que la définition de ce qui est gratuit est de ne rien couter à personne. A y regarder de plus près, cette notion prend un sens différent dans notre environnement institutionnel : on peut alors définir ce qui est gratuit comme ce dont le coût n’est pas imputé à l’utilisateur mais au contribuable. Par définition, le contribuable est un contributeur, et l’impôt est un versement obligatoire et sans contrepartie. C’est toute la différence avec une prestation de service achetée par un client, qui se fonde sur un prix de revient et sur une marge.

Ainsi, lorsque nous soulignons que le transport scolaire est gratuit pour les usagers de Callian, nous ne voulons évidemment pas dire qu’il ne coûte rien. La somme acquittée par le contribuable pour arriver à ce résultat est de près de 67 000 €. Le choix politique qui a été fait dans notre commune a été de faire assumer le coût réel par le contribuable plutôt que par l’usager afin notamment de faire respecter le principe d’égalité des chances auquel les élus de la commune sont très attachés.

Future école de Callian : du neuf !

Comme annoncé lors de l’éditorial de notre dernier bulletin municipal, nous sommes dorénavant en mesure d’en dire plus sur le dossier de la future école de Callian. Cette nouvelle école est rendue nécessaire par le vaste apport démographique résultant de la loi ALUR, qui se caractérise par une forte proportion de jeunes couples et par un taux de scolarisation qui se situe très nettement au-dessus des communes de même strate.

Dans un premier temps, nous avions jeté notre dévolu sur un terrain dans la plaine, ce qui ne pouvait se faire qu’à condition de procéder à un échange avec son propriétaire. Le principe consistait à lui accorder quelques lots constructibles en échange de la partie du terrain devant accueillir cette nouvelle école. Mais, comme chacun le sait, la crise de l’eau a drastiquement changé les règles de notre urbanisme, ce qui a grandement affaibli la sécurité juridique d’un tel montage.

Nous avions bien entendu une piste de secours, qui s’est matérialisée dans le même temps avec le départ, programmé avant la fin 2025, des résidents de notre maison de retraite du village, le Pradon, vers un nouvel établissement situé à Lorgues et dont le chantier a commencé. Cherchant à transformer ce problème en opportunité, nous sommes entrés en discussion avec la structure qui possède l’établissement. Les négociations viennent d’aboutir, et la commune de Callian va donc acheter, pour la somme de 2,2 millions d’euros, soit un million d’euros de moins que l’estimation des domaines, cet ensemble avec 1ha5 de terrain en plein centre du village rendant possible un projet d’intérêt général dont une école maternelle.

En effet, c’est l’école maternelle qui migrera sur place, ce qui permettra de redéployer l’élémentaire dans les locaux existants de l’ensemble du groupe scolaire. Et, plus encore qu’une école, avec leurs nouveaux parkings adjacents, ces parcelles se connecteront directement avec l’Espace Goerg, formant un arc remarquable reliant les deux écoles avec la médiathèque. C’est donc une vaste opération d’aménagement de notre territoire qui se profile, et qui va renforcer le poids du centre village dans la commune, comme nous l’avons toujours souhaité.

Episodes de turbidité de l’eau : pourquoi ?

Voilà deux fois en quelques mois (juin, puis décembre) que l’eau distribuée en pays de Fayence voit sa potabilité mise en cause par des problèmes de turbidité. Cela se produit lorsque des pluies un peu fortes décrochent des canalisations des matières qui se retrouvent en suspension dans l’eau. L’eau distribuée franchit alors le seuil au-delà duquel elle est déclarée non potable, ce qui entraîne l’obligation réglementaire d’organiser des distributions d’eau minérale. Lors de ces distributions, auxquelles nous n’avons pas été habitués par le passé, la question qui revient rituellement est la question de savoir pourquoi ce phénomène est apparu et pourquoi il est revenu, avant certainement de revenir à moyen terme.

Chacun a son explication, notamment sur les réseaux sociaux dont les débats contiennent tant d’expertise…. Il est vrai qu’il faut toujours trouver des responsables pour tout, et de préférence des responsables publics locaux !  Ainsi, pour les uns, c’est la communauté de communes qui serait en cause faute de savoir maîtriser le réseau qu’elle s’est appropriée lors du transfert de compétences. Pour d’autres, c’est la défunte société d’économie mixte, E2S, qui ne se préoccupait pas de ces questions et qui a donc fait courir des risques au public. En fait, ce n’est bien évidemment ni l’un ni l’autre. Depuis plusieurs années, le seuil réglementaire au-delà duquel l’eau distribuée est réputée turbide n’a cessé de se durcir, notamment sous l’effet d’une directive européenne du 16 décembre 2020. Le principe de précaution se déploie là encore, et pas forcément seulement pour des questions de santé publique. C’est un peu comme si on disait dorénavant que 37°5 représente une forte fièvre : ce n’est pas la fièvre qui a changé, mais le thermomètre. En d’autres termes, notre eau n’est pas plus turbide qu’avant ; c’est le seuil au-delà duquel elle est officiellement qualifiée ainsi qui a considérablement changé. On peut dire tant mieux, si l’on tient à une société aux ambitions radicales en matière de santé publique ; ou le regretter, si l’on trouve qu’une société aseptisée émet tant d’alertes qu’au bout d’un moment elles se banaliseront au point que de moins en moins de nos concitoyens les écouteront