Fontsante : à n’y plus rien comprendre
Il reste encore un peu d’actualité au dossier Fontsante, mais cette actualité est devenue très unilatérale, puisque la commune de Callian n’y prend plus aucune part depuis qu’elle a annoncé qu’elle mettrait un terme à la promesse de bail consentie pour le projet.
De son côté, et malgré cela, le lauréat de l’appel à projet initial, un groupement principalement composé par SUEZ, entend aller jusqu’au bout de l’instruction par les services de l’Etat de la seconde version de son projet ValorPole. Il semble que ces services aient accordé un délai de six mois au porteur de projet pour compléter son dossier. C’est évidemment parce que cette instruction tarde à se conclure que les opposants au projet s’inquiètent et renouent avec l’action militante, en vue de peser sur son dénouement. On ne sait trop si chacun se souvient que même si le résultat de l’instruction devait se révéler positif, c’est le propriétaire foncier, c’est-à-dire la commune de Callian, qui aura le dernier mot, et qu’elle a déjà acté le dénouement qu’elle donnera au dossier en pareil cas. Alors pourquoi en est-il encore question ? Parce qu’il y a du double jeu qui trouble le tableau.
En effet, du côté notamment de certaines communes avoisinantes, ceux qui ont lutté publiquement contre le projet en 2020 pour surfer sur son impopularité, et ceux qui cherchent aujourd’hui à le sauver des eaux sont parfois (voire souvent) les mêmes. C’est que, conscients malgré tout de la nécessité qu’un tel projet aurait pu revêtir, ceux-là poussent l’indécence jusqu’à continuer à s’opposer publiquement au projet tout en souhaitant en privé le voir aboutir. Ou bien, comme le résume à merveille une certaine collectivité : « on est techniquement pour et politiquement contre ». Nombreux sont aujourd’hui ceux qui prient en sourdine pour que le projet aboutisse en dépit d’eux-mêmes. C’est ce double jeu qui fait craindre aux vrais opposants, ceux qui ont été contre depuis le début, que des revirements soient encore possibles. Tour cela ne contribue pas à donner des politiques une image bien reluisante. Ou bien ce projet était nécessaire, et il fallait avoir le courage de le dire en temps utile. Ou bien il ne l’était pas, et rien ne sert de continuer à faire peur.
Mais pendant ce temps, le spectacle continue…