On ne le dira jamais assez, le déploiement de la fibre et de l’Internet haut débit est une bénédiction. La vie économique, les gains de productivité et le télétravail (dont on entend tant parler) y gagnent grandement, ainsi bien sûr que l’accès aux loisirs et aux contenus multimédia. On peut y voir surtout l’arrivée d’un service public dans notre ruralité qui a plutôt tendance à en être dépeuplée. En cela, pour remettre un peu d’égalité entre les territoires, et lutter contre le sentiment de déclassement qui atteint certains de nos concitoyens, ce déploiement a une importance symbolique considérable. Ce sont les efforts conjoints de la Région (qui pilote le dispositif via le syndicat mixte SUD-THD où je siège), du Département, de l’Etat et des intercommunalités qui ont permis au coût « à la prise » de diminuer au point de permettre un tel déploiement.
Même si ce ne sont pas les articles les plus lus de cette lettre mensuelle, je reviens régulièrement sur cette notion de ruralité, qui nous concerne tant, et que nos radars institutionnels, si focalisés sur l’urbain, ont tant de mal à définir. Jusqu’ici en effet, la définition institutionnelle de la ruralité était une définition en creux : était rural ce qui ne pouvait être qualifié d’urbain. Mais comment faire la différence ? Le critère le plus souvent utilisé était purement quantitatif et démographique. Par exemple selon l’association des maires ruraux du Var, peuvent y adhérer les communes de moins de 2500 habitants (même si heureusement celles qui entre-temps dépassent ce seuil ont le droit de rester membres). D’autres instances fixent le critère plus bas ou plus haut, mais toujours sur un seuil qui est un nombre.
On sait le problème que cette définition nous pose : elle exclut que la ruralité puisse être nombreuse, alors que chez nous elle l’est. Elle l’est si l’on s’en tient à l’origine du territoire, à ses paysages, à son mode d’habitat et de vie. Mais malgré ses 30 000 habitants d’aujourd’hui, cette ruralité reste apparemment trop rurale pour mériter un lycée qui serait d’après les services de l’Etat un lycée de confort.
Comme annoncé dans le programme électoral de notre liste « Callian 2020 » lors des dernières échéances municipales, notre équipe s’emploie à mettre en œuvre un vrai tournant environnemental et à inscrire la commune dans une démarche qui se veut plus éco-responsable. Cela passe notamment par la transition de la cantine scolaire, aussi par la création d’une police environnementale qui depuis quelques mois, est chargée de sensibiliser les usagers et de réprimer les délits en la matière. Mais cela doit aussi passer par une modernisation de notre service administratif et par le choix de privilégier l’utilisation des moyens de communication électronique plutôt que les habituels documents papiers, longs à photocopier, coûteux et souvent égarés.
La Commune de Callian a donc choisi de se munir de la solution KIDSCARE (filiale du groupe La Poste) dont le coût sera intégralement pris en charge par la municipalité. Véritable outil pédagogique, il est destiné à améliorer la communication entre la mairie, les écoles et les parents. Son utilisation est encadrée par une convention tripartite établie entre la Commune, KidsCare et l’Inspection Académique du Var.
C’est en ce mois de mars 2021 qu’auraient dû se tenir les élections régionales et départementales. Prévues pour se tenir le même jour, ces élections devaient conclure un mandat de 6 ans pour les élus départementaux et d’un peu moins de 5 ans et demi pour les régionaux. Mais il était clair depuis quelques semaines que la situation sanitaire ne permettrait ni d’organiser ces élections ni encore moins de faire campagne et ainsi de leur donner le moindre contenu. C’est pour cette raison que la loi 2021-191 du 22 février dernier a décidé que ces élections seraient reportées aux 13 et 20 juin prochain. Pour autant, rien ne garantit que même d’ici là, la situation sanitaire sera suffisamment assainie. Le législateur en étant parfaitement conscient, l’article 3 de cette même loi a prévu une sorte de clause de revoyure. Dans cet article 3, la loi dispose en effet que le conseil sanitaire rendra au gouvernement au plus tard le 1er avril, c’est à dire d’ici la fin de ce mois, un rapport évaluant la faisabilité de la mise en œuvre de ces dates d’élections de juin.
C’est donc à mot couvert la possibilité d’un second report qui est inscrite dans la loi et d’ores et déjà, certaines voix demandent un report à l’automne. Cette année, un tel report poserait de grands problèmes de compatibilité avec la campagne présidentielle. En effet l’automne est inclus dans la période pendant laquelle le temps de parole ou les dépenses opérées pour telle ou telle occasion par chacun des partis, impactent comptes de campagne de l’élection présidentielle. Donc, en pratique, si ces élections locales ne peuvent pas se tenir en juin 2021, la solution la plus envisageable consiste à les renvoyer au-delà de l’élection présidentielle, soit à l’automne 2022, dans 18 mois.
J’avais annoncé, dans ma lettre du mois dernier, l’ouverture prochaine d’un centre de vaccination en pays de Fayence. Porté par la Communauté de Communes avec l’appui de la municipalité de Fayence et du GAPS (groupement des acteurs et professionnels de santé), ce projet vient de se concrétiser enfin, puisque le centre est ouvert depuis ce mercredi 3 mars. C’est le résultat de la mobilisation unanime des communes, qui mettent d’ailleurs à la disposition de ce centre des personnels communaux, Tourrettes et Callian déléguant même deux agents. C’est la preuve qu’il arrive aussi heureusement que la communauté fasse ce qui est à mon sens sa vocation : faire ensemble ce que chaque commune ne pourrait faire seule.
Ce centre est situé au gymnase Camille Courtois à Fayence (avenue Robert Fabre, à côté du centre de secours) il est ouvert du lundi au vendredi 9h à 17h, et dans un souci évident d’organisation, accessible sur rendez-vous uniquement. Son fonctionnement au quotidien est encadré par Baptiste Dalmasso du SDIS, fort de son expérience au centre de vaccination de Fréjus. L’accueil des patients est assuré par du personnel administratif mis à la disposition par les communes et l’entretien médical suivi de la vaccination sont conduits par des médecins et des infirmiers libéraux, sous la houlette de Patrick Magnetto, docteur en pharmacie et président du Syndicat des pharmacies du Var, qui coordonne le volet médical du centre.
Pour l’instant, la priorité est donnée aux personnes de plus de 75 ans, ou moins de 75 ans atteintes de comorbidités avec prescription médicale (rendez-vous obligatoirement par téléphone pour ces personnes). Parce que la vaccination doit être accessible à tous, l’accès au centre se fait sans condition géographique, nous accueillons donc nos voisins varois ou maralpins qui le souhaitent. Pour rappel, le vaccin est constitué de deux injections faites à 28 jours d’intervalle, les deux injections doivent être administrées dans le même centre.
Cela tourne au rituel : à l’approche du printemps, diverses colonies de gens du voyage prennent leurs quartiers chez nous, une quinzaine de caravanes à Callian, une cinquantaine à Montauroux, les mêmes que l’an passé. Des terrains privés sont envahis, des branchements piratent les réseaux d’eau et d’électricité. Les bords de ces terrains sont transformés en latrines communes, et les arbres alentours sont prestement découpés pour le barbecue du jour. La force publique (en l’occurrence nos polices municipales) en est réduite à faire la circulation. Et nos concitoyens, qui payent des impôts et des taxes, et qui respectent des règles, sont exaspérés de voir sous leur nez que ni l’Etat ni les collectivités ne sont capables de les imposer à ceux pour qui le bras d’honneur aux pouvoirs publics est parfois une seconde nature. Sans oublier qu’en cas de reconfinement, et pour éviter le « brassage de population », ces invasions peuvent s’éterniser, comme cela a été le cas l’an dernier.
Le fameux « quoi qu’il en coûte », formule du président Macron, restera le symbole d’un tabou brisé : celui de l’orthodoxie en matière de déficit budgétaire. Même si rien n’est parfait, l’Etat a très massivement aidé un certain nombre de secteurs économiques, au point que la dette publique a atteint 120 % de notre produit intérieur brut. Les règles européennes, qui fixaient à 3% le plafond du déficit budgétaire et à 60 % celui de la dette publique (la moitié de la nôtre…) sont suspendues, mais elles feront leur retour un jour ou l’autre. Comment faire ? Alors que le spectre d’une « taxe Covid » plane, d’autres militent en faveur de l’idée selon laquelle cette dette ne devrait pas être remboursée. Cela a généré un vif débat entre économistes, au-delà des clivages politiques habituels. L’argent magique, la dette indolore, cela n’existe pas. Mais deux facteurs donnent tout son sens à un débat qui fait vraiment bouger les lignes.
L’article que j’avais consacré le mois dernier à la nouvelle jurisprudence sur le transfert de compétence aura été un des plus lus depuis que ma lettre existe, ce qui est le signe de l’intérêt que beaucoup portent à cette question.
Je n’y reviens que pour répondre à certaines des réactions que j’ai eues, et qui me font grief de ne pas aller jusqu’au bout, c’est-à-dire de ne pas utiliser la décision du tribunal administratif de Montpellier pour à mon tour tenter de faire annuler la modification des statuts de la Communauté. Pourquoi, me demande-t-on par exemple, ne pas aller jusqu’au bout maintenant que la justice vous a donné raison ? Pour deux raisons, dont l’une tient à l’esprit de responsabilité et l’autre à l’esprit de démocratie.
C’était un fait de société : chacun se préoccupe de plus en plus de la qualité de son alimentation, et du lien entre son alimentation et sa santé. Le premier confinement nous a donné comme seule ouverture au monde l’acte de cuisiner. Les attentes des parents d’élèves vis-à-vis des cantines scolaires s’en sont ressenties. Et c’est un phénomène massif puisque dans nos communes les demi-pensionnaires représentent une part extrêmement importante des élèves, que ce soit à nos deux collèges ou dans nos écoles communales.
Lorsque j’ai commencé mon parcours public, les attentes dans ce domaine n’étaient pas les mêmes. Les parents attendaient surtout un repas peu coûteux et équilibré. Dans un second temps, des questions de convictions et de communautarisme (véganisme, demande de viande hallal) ont commencé à émerger, mais ce ne sont pas elles qui doivent guider ces services publics, qui sont laïcs et non obligatoires. Des parents qui seraient mécontents de ce qui est servi à la cantine sur ce terrain-là ont toujours la faculté de faire déjeuner leurs enfants par eux-mêmes.
Le but de cet article n’est pas de juger de l’utilité et de l’opportunité du vaccin, enfin plutôt des vaccins puisqu’aujourd’hui trois sont autorisés en France (Pfizer-BionTech, Astra Zeneca et Moderna). Sur ce sujet sensible, je n’ai pas d’état d’âme, et me ferai vacciner dès que possible, non seulement pour ma propre protection, mais aussi par égard pour les nombreuses personnes que je fréquente si je devenais porteur asymptomatique. Mais aussi pour des victimes collatérales qu’on oublie : celles qui souffrent d’autre chose et qui ne consultent plus ou qui sont moins traitées. A titre d’exemple, le diagnostic des cancers a baissé de 20% l’an dernier en France. Cela ne veut pas dire hélas qu’il y a moins de cancers, mais qu’ils sont moins dépistés. Y remédier, c’est le but commun des mesures qui visent à ne pas laisser engorger l’hôpital public : le couvre-feu, le confinement et la vaccination. Qui d’entre nous n’a pas parmi ses proches quelqu‘un qui se bat contre ce fléau ? Pensons-y de façon responsable en cette journée mondiale contre le cancer, ce jeudi 4 février où ces lignes sont écrites.