Depuis à présent sept semaines, une campagne soigneusement planifiée de dénigrement systématique du projet Fontsante a été déclenchée par des instigateurs qui ne sont pas tous visibles, et dont très peu vivent sur le territoire qu’ils prétendent venir régenter. Cette campagne se fonde sur le matraquage d’une équation simple : Fontsante = Cavallier = Suez = pollution. J’ai déjà eu l’occasion (voir ici : https://www.francoiscavallier.com/actualite-fontsante-une-actualite-artificielle/ ) de rappeler ce qu’il en est de la réalité du portage du projet, malgré quelques crises d’amnésie survenues depuis et sur lesquelles je reviens plus loin à propos du SCOT*.
Un bon moyen de connaître le crédit accordé par quiconque à ses propres arguments, c’est de tester ses dispositions au débat contradictoire. En l’espèce, il est constant que cette dimension contradictoire a toujours été fuie par le maire des Adrets et son premier cercle. Lorsqu’ils organisent des réunions publiques, il ne leur vient pas à l’idée d’inviter le porteur du projet à s’expliquer. Lorsqu’ils sont invités au comité de pilotage, c’est-à-dire à chaque fois, ils y pratiquent la politique de la chaise vide. C’est qu’il n’est plus question de discuter, mais, au contraire, de parvenir à ranger le plus vite possible chacun et chacune dans une case hermétique, afin de s’épargner les désagréments d’un débat contradictoire. Il y a d’un côté les pollueurs cupides (Suez et Cavallier), et de l’autre les sauveurs du lac et de l’environnement. Si l’on y regardait de plus près, on verrait pourtant bien aux Adrets quelques problèmes environnementaux à régler, comme par exemple une station d’épuration largement défaillante depuis des années, comme aussi la présence d’une déchetterie communale en plein périmètre de protection rapprochée du lac, et qui est, car plus c’est gros plus ça passe, l’un des lieux d’implantation des célèbres banderoles « Sauvons le Lac ».
Les 15 et 22 mars auront lieu les élections municipales, d’où seront aussi issus les conseillers communautaires. J’ai décidé d’y être candidat, avec une équipe équilibrée et représentative, entre anciens et nouveaux (à parité), mais aussi sur le plan générationnel, sociologique et géographique. Cette équipe aura le plaisir de vous accueillir ce jeudi 13 février à 18h30 à l’Espace Bourgain afin de présenter les colistiers qui la composent et le projet qu’elle porte. La continuité du travail que je mène depuis quatre mandats y est poursuivie, mais avec une inflexion majeure dont la raison est dans tous les esprits. Depuis 1995, cette action a toujours visé à équiper la commune, à maîtriser son développement, et préserver le rôle du village (le village piéton l’été en est un beau symbole), à cultiver la proximité et la réactivité des services publics. Il faut dorénavant donner à ces deux axes le tournant environnemental imposé par l’urgence climatique, non plus comme un domaine « à part » de l’action publique mais comme un prisme transversal qui en concerne tous les domaines. C’est d’ailleurs tout sauf une nouveauté dans une commune qui est déjà « à énergie positive » grâce à sa centrale solaire, la plus grande de l’Est-Var. Il faut maintenant aller plus loin, organiser d’autres transitions : parlons-en ensemble dès jeudi soir, et pendant toute cette période de campagne.
Même parmi ceux qui s’opposent à ce projet Fontsante, beaucoup ont bien compris que ce projet n’était pas le projet de Callian tout seul. La présence de la communauté de communes au jury ayant désigné le lauréat de l’appel à projet, sa participation aux réunions préparatoires ont débouché sur une inscription du projet au SCOT* du pays de Fayence. Lorsque ces opposants demandent des comptes sur ce point au président de la communauté de communes ainsi qu’à l’élu chargé du SCOT, la réponse qu’ils obtiennent en ce moment relève d’une stratégie de défaussement des plus étonnantes. Ils auraient inscrit au SCOT un tout petit projet de valorisation qui serait devenu ensuite, à leur corps défendant et dans leur dos, un grand projet de décharge. Ainsi expliquent-ils dorénavant lutter contre ce projet qu’ils ont adoubé hier. Je suis certes attendri de me voir ainsi prêter beaucoup de pouvoir de ruse et de manipulation, domaine dans lequel pourtant je ne leur arrive pas à la cheville. Mais, au-delà du caractère piteux de cette dérobade, c’est là un argument particulièrement absurde. Car si comme ils le prétendent ce projet n’est plus conforme au SCOT, quelles raisons ont-ils de craindre, comme ils le disaient publiquement vendredi soir dernier, qu’il soit accordé par l’Etat ? Dire que l’Etat peut accorder ce projet, c’est reconnaître implicitement qu’il est évidemment, de façon inchangée, parfaitement conforme au SCOT ; comme l’est d’ailleurs, dans la même rubrique, le casier 4 de Bagnols-en-Forêt. Je ne peux que conseiller sur ce sujet la lecture de l’article ci-dessous émanant du blogueur Pierre Ratcliffe : https://justpaste.it/6lsz4
Brandir l’épouvantail de la pollution, c’est laisser penser que là où il existait auparavant une nature vierge (alors qu’on parle d’une mine de spath-fluor polluée à l’arsenic dont la dépollution est hors compétence de la collectivité), on va amener pour décharge les déchets polluants et malodorants des autres. Alors que le projet en question n’est pas une décharge de déchets ménagers, mais un centre de valorisation et de recyclage de déchets non ménagers, dans une logique d’économie circulaire. Brandir l’épouvantail des « déchets du 06 », c’est oublier que dorénavant le Var est lui-même un plus gros producteur de déchets de chantier que les Alpes-Maritimes, et que nos propres besoins suffiraient donc largement à justifier un tel outil, même si dorénavant la règle administrative a fait de l’Ouest-06 et de l’Est-Var une seule et même zone de chalandise sur ce sujet (c’est le fameux territoire azuréen du SRADDET*).